90 % des cosmétiques se présentent sous forme d’émulsion. Crèmes, gels, laits, gommages, masques, fonds de teint, dentifrices… sont tous des émulsions. Et bien que leurs indications soient très différentes, leurs bases ont toutes la même structure : un mélange d’eau et de corps gras … et de quelques autres ingrédients, les additifs. Découvrons les.
Les types d’additifs pas toujours recommandables
- les émulsiants
- les tensioactifs
- les conservateurs
- les agents de texture
- les parfums
- les colorants
- les actifs
Additifs n°1 : Les émulsifiants (ou émulsionnants)
Comme une base huileuse et une base aqueuse ne peuvent se mélanger correctement, ces deux types de composés étant non miscibles entre eux, les fabricants ont recours à des émulsifiants, ingrédient nécessaire pour homogénéiser l’ensemble et obtenir une émulsion.
Les émulsifiants peuvent être d’origine naturelle, d’autres le sont beaucoup moins comme les composés éthoxylés. Comme émulsifiant, on trouve en autre :
- Le Polyéthylène glycol (PEG) et le PPG (PolyPropylène Glycol (PPG). Issus du traitement chimique d’un gaz très toxique, ils sont néfastes pour l’environnement et soupçonnés de contenir des substances irritantes et potentiellement cancérigènes.
- Les alkylphénols et éthoxylates d’alkylphénol. Le plus controversé, le nonylphénol, à l’activité hormonale reconnue peut altérer le sperme et provoquer des atteintes à l’ADN.
Additifs n°2 : Les tensioactifs
L’action des émulsifiants est très fréquemment complétée par celles de tensioactifs qui réduisent la tension superficielle, se mélangeant facilement avec l’eau et avec l’huile et favorisant une répartition uniforme du produit lors de son utilisation. Egalement émulsifiants, les tensioactifs peuvent aussi selon cas, jouer le rôle d’agents moussants ou nettoyants (ce qui les rend particulièrement présents dans les shampooings et les gels douches), éventuellement antistatiques ou filmogènes ou d’agents de contrôle de la viscosité.
Si quelques-uns peuvent d’origine naturelle, nombre d’entre eux sont des composés synthétiques, souvent obtenus également par éthoxylation.
Additifs n°3 : Les agents de textures
Antiagglomérants, liants, filmogènes, gélifiants, opacifiants, solvants, stabilisateurs d’émulsion, humectants, émollients … améliorent la consistance du produit et/ou son contact sur la peau. Ils sont très nombreux et fort divers, pouvant être présents dans le produit en quantité limitée ou en nombre important.
Certains s’avèrent d’une innocuité totale, d’autres peuvent se révéler beaucoup plus problématiques.
Additifs n°4 : Les conservateurs
Dans la chaleur et l’humidité d’une salle de bains, quotidiennement exposés à l’air le temps de remplir leur office, les cosmétiques dans lequel l’eau est présente constituent un milieu propice au développement des micro-organismes. Les conservateurs protègent les consommateurs en endiguant la prolifération des champignons (levures et moisissures) et des bactéries pathogènes, dangereuses pour la santé humaine.
56 conservateurs sont autorisés par la réglementation sur les cosmétiques. Pratiquement toutes les substances répertoriées en tant que conservateurs sont des molécules synthétiques, y compris dans les produits naturels ou bio. Mais ils ne sont pas sans danger pour l’homme, cette classe d’ingrédients est fréquemment associés à des phénomènes d‘intolérance, d’irritation ou d’allergie. Nombre d’entre eux sont également suspectés de toxicité pour l’organisme, à des degrés plus ou moins importants.
Depuis quelques années les conservateurs, destinés à protéger les cosmétiques sont décriés. Sont particulièrement visés :
- les parabens, suspectés d’être cancérogènes
- le phénoxyéthanol, décrié pour son appartenance à la famille des éthers de glycol.
- le méthylisothiazolinone, déclaré allergène de l’année 2013
Additifs n°5 : Les parfums
La plupart des matières premières cosmétiques ne sentent pas très bon ou ne sentent rien, tous les cosmétiques ou presque sont donc parfumés. Cela peut être avec une ou plusieurs huiles essentielles, qui éventuellement interviennent aussi en tant qu’actifs ou avec des molécules synthétiques.
Entre le potentiel toxique des molécules synthétiques et des solvants qui les accompagnent et le caractère allergisant de certaines huiles essentielles, les parfums constituent tout simplement la catégorie n°1 pour le nombre d’effets indésirables associés à leur utilisation.
Additifs n°6 : Les colorants
Les colorants sont évidemment présents dans le maquillage mais également dans la majorité des produits d’hygiène ou de soin.
Les colorants proviennent essentiellement de pigments minéraux (oxydes de fer, mica, lazurite…) ou de composés synthétiques, parmi lesquels les colorants diazoïques sont les plus controversés.
Additifs n° 7 : Les actifs
Une huile végétale qui compose l’excipient d’une crème de soin peut être, avec ses acides gras, ses vitamines et ses propriétés hydratantes, considérée comme un actif. C’est également le cas d’un extrait végétal, d’une huile essentielle au même titre qu’une molécule synthétique dont les bienfaits sont vantés par son fabricant ou d’un conservateur tel la vitamine E. Certains cosmétiques jouent sur les multi-propriétés de leurs ingrédients pour revendiquer une formule composée à 100 % d’actifs. D’autres proposent, dans un excipient neutre, de miser toute leur efficacité sur un seul actif ou une synergie de plusieurs.
La notion de pourcentage a son importance. Un actif doit être justement dosé pour générer l’effet attendu de lui. Certains doivent être présents de façon conséquente pour être efficaces, d’autres se révèlent plus performants quand ils sont limités à 1 ou 2 % du produit fini, d’autres tels la glycérine agissent de façon différente selon qu’ils sont plus ou moins dosés. La seule revendication de leur présence ne suffit pas pour juger du service que peuvent rendre les actifs. L’indication de leur dosage exact est rare sur les étiquettes.
Les actifs sont rarement les composés quantitativement les plus présents dans une formule et sont bien difficiles à définir qualitativement. De plus, l’action d’un actif peut être tout aussi bien potentialisée que contrecarrée par le reste de la formule.