Peut-on utiliser des produits solaires à filtres minéraux et nanoparticules sans danger ?

Les produits solaires à filtres minéraux sont-ils sans danger ?

Un filtre minéral est constitué de poudres microscopiques inertes opaques. Ces poudres, des pigments blancs, ont un effet barrière physique. Ils agissent comme un miroir en réfléchissant une partie du rayonnement. Quels sont ces filtres minéraux ?  Quels produits solaires choisir pour se protéger du soleil en toute sécurité ? 

Quels sont les avantages des filtres minéraux par rapport aux filtres chimiques ?

Les filtres minéraux sont :

  • efficaces dès leur application
  • photostables (ne sont pas dégradés par les UV)

et dans le cas d’un produit sans nanoparticule :

  • ils ne sont pas absorbés à travers la peau
  • ils sont inertes et très bien tolérés par les peaux sensibles
  • ils ne provoquent pas d’allergie
  • ils ne sont pas dangereux pour l’homme
  • ils sont biodégradables

Ce sont donc les meilleurs produits solaires destinés aux enfants.

Quels sont les inconvénients des filtres minéraux des produits solaires ?

Les crèmes solaires contenant des filtres minéraux peuvent être difficiles à étaler et avoir un effet blanchissant important dû aux pigments. Pour éliminer ce désagrément, certains fabricants ont recours aux nanoparticules. Les pigments sont micronisés pour paraître plus transparents sur la peau. Leur taille est comprise entre 10 et 50 nanomètres. Ainsi, le complexe mica-titane est très utilisé en raison de sa transparence et de son haut pouvoir réfléchissant qui permet aussi d’arrêter les rayons infrarouges.

Mais en résolvant un souci esthétique, les fabricants créent un nouveau problème. Ces nanoparticules font l’objet d’une forte controverse car leurs effets à long terme sur l’homme et sur l’environnement sont encore mal connus.

Quels sont les filtres minéraux habituellement rencontrés dans les produits solaires ?

  • l’oxyde de zinc, ZnO
  • le dioxyde de titane, TiO2
  • le talc, Mg3H2(SiO3)4
  • les kaolins (argiles)
  • l’oxyde de mica

1 nanomètre équivaut à 1 milliardième de mètre soit 10-9m

Une nanoparticule a une taille inférieure à 100 nanomètres ce qui est inférieur à la taille d’une cellule.

La taille de ces « substances nanométriques » offre des propriétés nouvelles et inégalées et permet aux industriels d’améliorer certains paramètres de leurs produits.

Ces nanoparticules se présentent sous la forme de poudres, de gels ou de solutions et sont utilisées dans de nombreuses industries (cosmétique, mode, alimentaire). En cosmétique, les nanoparticules confèrent meilleures textures et tenues aux produits de soin. Cependant, leur présence est problématique.  

Quels sont les problèmes et les risques dus aux nanoparticules ? 

Ces particules namométriques sont suspectées de traverser la barrière épidermique et de pénétrer les tissus et organes. ElIes pourraient augmenter le stress oxydatif, la production de radicaux libres et provoquer des mutations ou altérations de l’ADN.

Depuis 2013, l’étiquetage des produits cosmétiques contenant des nanoparticules est devenu obligatoire selon la règle suivante : nom de l’ingrédient [nano]. Par exemple : Titanium dioxyde [nano].

Des études révèlent la toxicité des nanoparticules pour les écosystèmes notamment aquatiques. En 2009, une étude américaine a affirmé que les nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans les eaux traitées de stations d’épuration seraient capables d’éliminer les micro-organismes qui jouent un rôle vital dans les écosystèmes et participent au traitement de l’eau.

Les dernières modifications du Règlement cosmétique

Le Règlement 2016/1143 du 13 juillet 2016, publié au Journal officiel de l’Union européenne le 14 juillet, vient modifier l’Annexe VI concernant les filtres anti-UV du Règlement Cosmétiques 1223/2009, pour y introduire le dioxyde de titane sous sa forme nano et en faire un filtre anti-UV autorisé, sauf dans les produits en spray.

Pour info : Le Règlement 2018/885 du 20 juin 2018, publié au Journal officiel de l’Union européenne le 21 juin, vient modifier l’Annexe VI concernant les filtres anti-UV du Règlement Cosmétique 1223/2009, pour y insérer le filtre chimique MBBT (Methylene bis-benzotriazolyl tetramethylbutylphenol) sous sa forme nanoparticulaire

Le conseil de Sophie concernant les produits solaires à filtre minéral


Par principe de précaution, éviter d’acheter tout produit comportant l’indication [nano] même si le dernier Règlement cosmétique de 2016 permet l’introduction de ces nanoparticules dans les produits solaires à filtre minéral.

Evidemment, un produit solaire avec filtres minéraux sans nanoparticule laissera sans doute des traces blanches et pourra être plus difficile à étaler. On peut penser que si c’est le cas, cela pourrait garantir l’absence de nanoparticules et être bon signe.

Un geste simple, pour minimiser l’exposition aux potentielles nanoparticules est d’appliquer régulièrement la crème solaire afin d’éviter les coups de soleil. Il faut absolument éviter l’application de crème solaire à nanoparticules sur des zones de peau abimées par une maladie de peau ou par les coups de soleil … car la pénétration est alors facilitée.

Utilisez-vous des crèmes solaires à filtres minéraux ? Les possibles traces blanches vous gênent-elles ?

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