Les huiles essentielles sont pour la plupart polymoléculaires, composées de quelques molécules en grande quantité et d’une multitude d’autres en très faible quantité ou à l’état de traces. Les 10 000 molécules aromatiques identifiées appartiennent à une famille biochimique et chacune de ces familles biochimiques possède ses propriétés thérapeutiques propres. Une huile essentielle possèdera la somme des propriétés thérapeutiques de ses molécules constituantes. Mais ces familles biochimiques déterminent-elles uniquement les propriétés thérapeutiques d’une huile essentielle ?
Les grandes familles biochimiques des huiles essentielles
TERPENES : Molécules les plus répandues
- Monoterpènes (C10)
- Sesquiterpènes (C15) : Molécules présentes en faible quantité dans les plantes, en forte dans le bois des arbres.
- Diterpènes (C20) : Molécules rares et présentes en faible quantité.
- Triterpènes ( C30) : Présence aléatoire car molécules lourdes difficiles à extraire.
ALCOOLS : 2ème famille la plus répandue
- Phénols
- Terpénols
- Monoterpénols (C10) ou alcools monoterpéniques : moins puissants et moins toxiques que les phénols.
- Sesquiterpénols (C15) ou alcools sesquiterpéniques
- Diterpénols (C20) ou alcools diterpéniques
ALDEHYDES
- Aldhéhydes aromatiques ou cinnamiques : Propriétés et toxicités proches de celles des phénols.
- Aldéhydes terpéniques : Propriétés intermédiaires entre celles des alcools et des cétones. Moins dermocaustiques que les aldéhydes aromatiques.
ACIDES : Peu présents car hydrosolubles, cependant très actifs.
ESTERS : suffixe en « yle »
ETHERS
- Phénols méthyl-éthers : Mêmes propriétés que les esters en plus marquées, plus psy.
- Ethers-Oxydes
CETONES : suffixe en « one »
OXYDES TERPENIQUES
LACTONES : à l’état de traces. Mêmes propriétés que les cétones en plus puissants.
- Lactones non aromatiques
- Lactones aromatiques
- Coumarines : à l’état de traces dans les huiles essentielles
- Phtalides
DIONES : Présentes en faible quantité dans peu d’HE.
COMPOSES AZOTES
Les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles par famille biochimique
Signification :
- Positivant : réchauffant, tonifiant
- Négativant : refroidissant, calmant
LES TERPENES, DECONGESTIONNANTS RESPIRATOIRES
Les monoterpènes : positivants +++
Puissants décongestionnants respiratoires et lymphatiques.
En diffusion, ils ont une grande efficacité antiseptique.
Ils sont antalgiques, stimulants du système immunitaire.
Propriétés
- Lymphotoniques +++
- Cortison-like +++
- Expectorants balsamiques +++
- Stimulants cortico-surrénaliens +++
- Décongestionnants respiratoires ++
- Antiseptiques atmosphériques ++
- Antiviraux ++
- Stimulants digestifs ++
Toxicité
Les monoterpènes sont dermocaustiques. A diluer à 50 % dans une huile végétale.
Attention à la qualité de l’huile essentielle, on retrouve très souvent des huiles falsifiées avec de la térébenthine ou du white spirit.
Certains monoterpènes présents dans le Pin Sylvestre et l’Epinette Noire ont une activité cortison-like et sont donc interdits aux personnes ayant eu un cancer hormon-dépendant.
Principaux monoterpènes
Alpha et beta pinène – Camphène – Carvène – Delta 3 carène – Limonène – Myrcène -Parcymène – Phellandrène – Sabinène – Terpinène – Terpinolène – Thuyène
Le limonène est présent dans la majorité des agrumes.
Les sesquiterpènes : négativants +
Les sesquiterpènes sont une classe de terpènes formés de trois unités isopréniques et de formule moléculaire C15H24.
Ils sont hypotenseurs, calmants et sédatifs. Ils sont également anti-allergiques, antalgiques.
Propriétés
- Anti-inflammatoires ++++
- Décongestionnants veineux et lymphatiques +++
- Calmants +++
- Hypotenseurs ++
- Antiallergiques ++
Toxicité
Contrairement aux monoterpènes, ils sont mieux tolérés par la peau et ne provoquent pas d’irritation cutanée.
Principaux sesquiterpènes
Alpha guaiène – Cadinène – Cédrène – Beta caryophyllène – Chamazulène – Elémène – Farnésène – Himachalène – Sélinène – Viriflorène
Huiles essentielles contenant des sesquiterpènes généralement issus du bois des arbres
Achillée millefeuille – Camomille Allemande – Cèdre de l’Atlas – Encens – Genévrier de Virgine – Gingembre – Myrrhe – Patchouli – Tanaisie annuelle – Vétiver – Ylang-Ylang
LES ALCOOLS, ANTI-INFECTIEUX
Les alcools sont des anti-infectieux plus ou moins puissants qui agissent soit en neutralisant les germes pathogènes, soit en rééquilibrant le terrain.
Ils sont indiqués dans toutes les pathologies microbiennes, bactériennes, virales et fongiques.
Ils ont également une action immunostimulante et neuro-tonifiante.
Leur toxicité n’est pas la même selon la famille biochimique.
Les monoterpenols ou alcools monoterpéniques : positivants ++
Puissants anti-infectieux à large spectre, bactéricides, viricides et fongicides. Ils sont tonifiants et renforcent le système immunitaire.
Propriétés
- Antibactériens +++
- Antiviraux +++
- Antifongiques +++
- Neurotoniques +++
- Antiparasitaires +
Toxicité
Les monoterpénols sont plux doux que les phénols et ne présentent pas leur toxicité. Ils peuvent être appliqués sans irritation sur la peau, même purs sur une petite surface. Ils sont indiqués pour le traitement des enfants et des personnes âgées et peuvent être utilisés dans les traitements de longue durée.
Principaux monoterpénols : suffixe en « ol »
Alpha terpinéol – Anisol – Atlantol – Bornéol – Citronnelol – Géraniol – Lavandulol – Linalol – Menthol – Nérol – Pinocarvéol – Piperitol – Terpinène 1 ol 4 – Thujanol
Huiles contenant des monoterpénols
Bois de rose – Géranium rosat – Laurier noble – Lavande aspic – Lavande vraie – Marjolaine des jardins – Menthe poivrée – Niaouli – Palmarosa – Petit grain bigarade – Tea-tree – Thym thujanol – Ylang-ylang
LES ALDEHYDES
Les aldéhydes aromatiques : positivants +++
Excellents anti-infectieux, antiviraux, anti-microbiens, anti-parasitaires et antifongiques.
Réservé aux cas difficiles, et aux échecs par d’autres huiles essentielles.
Propriétés
- Antibactérienne ++++
- Antivirale +++
- Antifongique +++
- Anti-parasitaire +++
- Stimulante immunité +++
- Tonique général +++
Toxicité
Dermocaustiques, les aldéhydes aromatiques sont particulièrement irritants pour la peau et les muqueuses. Pour un usage cutané, il faut impérativement diluer à 5 % maximum dans une huile végétale de bonne qualité. Et en interdire l’usage chez les enfants de moins de cinq ans.
Principaux aldéhydes aromatiques
Benzaldéhyde – Cinnamaldéhyde – Cuminaldéhyde
Huiles essentielles contenant des aldéhydes aromatiques
Cannelle de Ceylan – Cumin des prés
Les aldéhydes terpéniques : négativants +++
Remarquables anti-inflammatoires. Appliqués sur la peau, ils chauffent localement et soulagent l’inflammation.
Ils sont calmants, sédatifs, spasmolytiques et antalgiques. Utilisés dans les pathologies rhumatismales, articulaires et tendineuses et les pathologies affectant le système nerveux.
Propriétés
- Anti-inflammatoires ++++
- Calmants et sédatifs +++
- Antifongiques +++
- Antiviraux +++
- Stomachiques et eupeptiques +++
- Antibactériens ++
- Litholytiques ++
- Hypotenseurs ++
- Aseptisants atmosphériques +
Toxicité
Moins dermocaustiques que les aldéhydes aromatiques, les aldéhydes terpéniques sont irritants pour la peau. A diluer dans une huile végétale à 20 % et à 10% pour un enfant.
Principaux aldéhydes terpéniques : suffixe en « al »
Anisial – Citral – Citronnellal – Géranial – Irodial – Myrténal – Néral – Phéllandral
Huiles essentielles contenant des aldéhydes terpéniques
Citronnelle de Java – Eucalyptus citronné – Géranium rosat – Lemongrass – Litsée citronnée – Myrte commun – Verveine citronnée
LES CETONES, EXCELLENTS MUCOLYTIQUES ET LYPOLYTIQUES
Les cétones : négativants +++ à faible dose
Fluidifiant les mucosités, les graisses et le sang, ils sont utilisés contre les infections virales, bactériennes et parasitaires qui produisent du mucus, tant sur le plan respiratoire que gynécologique. Ils sont également cicatrisants et régénérants du tissu cutané.
Propriétés
- Mucolytiques respiratoires et gynécologiques ++++
- Lipolytiques puissants ++++
- Desclérosants efficaces ++++
- Parasiticides grâce à sa toxicité ++++
- Antivirales ++++
- Cholalogues et cholérétiques +++
- Cicatrisants ++
Principales cétones : suffixe en « one »
Toxicité
Molécules très actives et rapidement toxiques à utiliser avec prudence et discernement. Les cétones ont également une action abortive. Elles sont totalement interdites à la femme enceinte et allaitante, à l’enfant de moins de 10 ans et aux personnes âgées dont le système nerveux est fragile. Dans tous les cas, il faut consulter un aromathérapeute.
Les cétones sont difficiles d’emploi car elles ont un effet d’inversion.
- A faible dose, elle sont négativantes, calmantes et sédatives.
- A doses fortes ou répétées, elles deviennent toxiques pour le système nerveux, stupéfiantes et peuvent entraîner des crises d’épilepsie.
LES ESTERS, EXCELLENTS ANTISPASMODIQUES ET ANTI-INFLAMMATOIRES
Les esters : négativants +++
Excellents antispasmodiques et anti-inflammatoires. Ils sont calmants, sédatifs tout en étant toniques. Ils rééquilibrent ainsi le système nerveux et régulent les arythmies.
Propriétés
- Antispasmodiques +++
- Calmants et sédatifs +++
- Hypotenseurs +++
- Anti-inflammatoires +++
- Antalgiques +++
Toxicité
Généralement bien tolérés, les esters n’ont pas de toxicité aux doses physiologiques.
Principaux esters : suffixe en « yle »
Acétate d’eugényle – Acétate de bornyle – Acétate de citronnellyle – Acétate de génaryle – Acétate de linalyle – Acétate de menthyle – Acétate de néryle – Acétate de terpényle – Benzoate de benzyle – Salicylate de méthyle
Huiles essentielles contenant des esters
Bouleau jaune – Camomille noble – Ciste ladanifère – Epinette noire – Gaulthérie couchée – Géranium rosat – Hélichryse italienne – Laurier noble – Lavande vraie – Lavandin – Néroli – Palmarosa – Petit Grain Bigarade – Rose de Damas – Sapin de Sibérie – Sauge sclarée – Verveine citronnée – Ylang-Ylang
LES ETHERS, ANTISPASMODIQUES EXCEPTIONNELS
Antispasmodiques exceptionnels, ils ont une action calmante, sédative et rééquilibrante du système nerveux. Antalgiques, antiviraux, ils ont également des propriétés anti-allergiques.
Propriétés
- Antispasmodiques majeurs ++++
- Antalgiques puissants +++
- Anti-inflammatoires ++
- Antiviraux ++
- Anti-allergiques ++
Toxicité
Irritants pour le tissu cutané. A diluer à 50 % maximum dans une huile végétale.
Les principaux éthers
Carvacrol méthyl éther – Méthyl chavicol – Méthyl eugénol – Thymol méthyl éther – Trans-anétole
Huiles essentielles contenant des éthers
Anis étoilé – Badiane – Basilic exotique – Estragon – Fenouil doux – Laurier noble
Les 3 modes d’actions des molécules des huiles essentielles : directe, indirecte et énergétique
Les molécules agissent sur le plan de la matière, de l’énergie et de l’information à travers trois modes d’action : directe, indirecte et énergétique.
L’action directe des molécules est une activité chimique agissant soit par toxicité sur les micro-organismes des agents pathogènes, soit sur les récepteurs nerveux par une action para ou sympathomimétique, soit sur une fonction physiologique.
L’action indirecte énergétique agit par la modification du terrain par l’apport d’électrons (négativation, action apaisante), la captation d’électrons (positivation, action tonifiante), ou par un apport de protons (acidification du sang, action anti-dégénérescente).
L’action indirecte informationnielle peut être exogène, par l’influence des odeurs sur la psyché et la mémoire, ou endogène, par une réaction neurologique et endocrinienne.
Les familles biochimiques des huiles essentielles par propriété thérapeutique
Antimicrobienne
bactéries, levures, champignons
- Phénols aromatiques
- Alcools terpéniques
- Aldhéhydes aromatiques
Antiparasitaire
acariens, vers, puces, poux…
- Phénols aromatiques
- Aldhéhydes aromatiques
- Cétones terpéniques
Antivirale
- Phénols aromatiques
- Alcools terpéniques
- Oxydes terpéniques (a-erpinéol 1,8 cinéol)
lmmunostimulante
- Phénols aromatiques
- Alcools terpéniques
Anti inflammatoire
- Sesquiterpénes (chamazulène)
- Aldéhydes terpéniques (citronnellal)
Anti douleur, spasmolitique
- Esters terpéniques (benzoate de benzyle)
- Phénols méthyl-éthers (chavicol ME)
Mucolytique, expectorante
- Lactones
- Oxydes terpéniques
- Cétones terpéniques
Sédative, relaxante
- Aldéhydes terpéniques
- Esters (benzoate de benzyle, acétate de linalyle)
La classification biochimique explique t’elle les propriétés des huiles essentielles ?
La classification par famille biochimique reste une référence indispensable pour comprendre les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles et les utiliser le mieux possible. Cependant, l’activité thérapeutique d’une huile essentielle ne peut être réduite à l’activité biochimique de ses molécules constituantes. Cette classification a ses limites. Ne considérer les huiles essentielles que comme des ensembles de molécules chimiques est insuffisant et une simplification à l’extrême. La biochimie n’explique ni l’ensemble des propriétés thérapeutiques ni toutes les toxicités potentielles des huiles essentielles.
Quelques exemples d’inexactitudes et d’imprécisions de la classification officielle :
- Toutes les cétones ne sont pas forcément ni également toxiques.
- Tous les oxydes sont-ils expectorants ?
- Le méthylchavicol a t’il des propriétés antihistaminiques ?
- La molécule de salicylate de méthyle ne peut-elle pas appartenir à la famillle des phénols, des esters et des phénol-méthyl-éther à la fois ?
De nouvelles clés pour bientôt
Les molécules contenues dans les huiles essentielles sont semblables à des clés déverrouillant des serrures à la surface de et dans nos cellules. Afin de trouver la bonne porte, les clés émettent un son et résonnent aux fréquences émises par les serrures des portes : savant calcul de fréquences d’émission, de résonances moléculaires et fréquences résultantes. Un phénomène qui expliquerait la rapidité du fonctionnement des huiles essentielles.
Une huile essentielle est un grand trousseau de clés qui ne permet pas seulement l’ouverture de portes additionnées les unes après les autres mais surtout l’immense accès à toutes les possibilités données par ces portes ouvertes.
2 Commentaires
Merci pour cet article très clair. Un regret : que les noms des HE citées n’aient pas été couplés avec la molécule correspondante, par exemple : lilalol -> Bois de rose
Bonsoir Lilith,
C’est une excellente idée. Je peux y penser, en effet et compléter l’article.
Naturellement
Sophie