Le Lyral, un allergène interdit et toujours présent dans vos cosmétiques

Le Lyral, un allergène déjà interdit et toujours présent dans vos cosmétiques

Le Lyral est une molécule de synthèse qui fut largement utilisée dans les années 2000 pour le parfumer près de 40 % des cosmétiques et des produits ménagers. Le Lyral possède une odeur de lys, proche aussi du muguet du Lilial, autre allergène et présente un coût de revient très abordable. Bien qu’officiellement interdit en Europe, en 2017, le Lyral, à l’ effet allergisant très élevé est toujours présent dans certains cosmétiques. Découvrez comment le repérer et où ?

Des pouvoirs allergisants et phototoxiques

Un pouvoir allergisant

Les études réalisées dans divers pays montrent des résultats très variables, de 1 à 11 % de réaction positive ou même parfois beaucoup plus. Des cas de dermatites allergiques ou d’allergies ont été signalés suite à l’utilisation de déodorants ou des parfums Glow by JLo. Les parfums dont les compositions sont tenues secrètes sont souvent à l’origine d’allergie.

Le Lyral est classé derrière un grand nombre d’ingrédients tels que le sulfate de nickel, les Fragrances Mix I et II, le thiomersal, le baume du Pérou ou le bichromate de potassium. Pour la période 2005-2014, le Lyral serait impliqué dans 6,2 % des cas de dermatite allergique professionnelle quand les Fragrance Mix I et II l’ont été de 11,6 et de 8,2 %.

Un pouvoir phototoxique

Le Lyral fait partie des molécules parfumantes à caractère phototoxique c’est à dire entraînant une réaction cutanée lors de l’exposition à la lumière. Tout comme le Lilial ou Butylphenyl Methylpropional, le Lyral provoque la mort cellulaire au niveau de cultures de kératinocytes du fait de la production d’espèces réactives à l’oxygène.

Comment répérer le Lyral dans un cosmétique ?

Le Lyral est une molécule de synthèse est synthétisé par la société américaine International Flavors & Fragrances et au Japon par la société Takasago sous le nom Kovanol.

Lyral

Kovanol

HICC

Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene Carboxaldehyde

3-Cyclohexene-1-Carboxaldehyde

4-(4-hydroxy-4-methylpentyl)-3-cyclohexene-1-carboxaldehyde

Le Lyral, un allergène enfin interdit

Le Lyral a été autorisé jusqu’en 2003. En avril 2003, l’IFRA a imposé une concentration maximale correspondant à 1,5 % dans tous les produits, rincés ou non rincés. La Directive 2003/15/CE entraînait l’obligation d’indiquer cet allergène dans la liste des ingrédients lorsqu’il était incorporé à plus de 0,001 % dans les produits non rincés et à 0,01 % dans les produits rincés.

En 2009, l’IFRA a imposé de nouvelles restrictions, avec des doses variables selon les cosmétiques réalisés : 0,02 % dans le cas des produits pour les lèvres, les déodorants, les solutions imprégnant les lingettes intimes, 0,2 % pour les solutions hydro-alcooliques destinées aux peaux rasées ou non, les crèmes pour les mains, les gels coiffants et les shampooings conditionneurs. Cependant même à ces doses, le risque allergique a persisté.

Le Lyral a enfin été banni des cosmétiques par le règlement UE 2017/1410 de la Commission du 2 août 2017, modifiant les annexes II et III du Règlement CE n°1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques. Il a rejoint la liste des substances interdites sous le numéro d’ordre 1380.

Le conseil de Sophie


Bien que le Lyral fasse partie des ingrédients cosmétiques banni depuis août 2017, la mise sur le marché dans l’Union de produits cosmétiques contenant cette substance n’est interdite que depuis 23 août 2019. Cependant, la mise à disposition sur le marché dans l’Union de produits cosmétiques contenant cette substance ne sera interdite qu’à partir du 23 août 2021. C’est ainsi que l’on peut acheter des cosmétiques qui en contiennent comme par exemple la fameuse Bi-Oil. Ouvrez l’oeil et le bon !

Avez-vous déjà utilisé un cosmétique contenant du Lyral ? Si oui, lequel ?

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