Doit-on éviter les déodorants ou anti-transpirants aux sels d’aluminium ?

Eviter les déodorants aux sels d'aluminium

L’aluminium, matériau naturellement présent dans le sol, est le troisième élément le plus présent dans la nature et représente 8 % de la croûte terrestre. La principale source d’absorption d’aluminium pour l’homme est l’alimentation au travers d’aliments qui en contiennent naturellement (céréales, produits à base de céréales, légumes, boissons), d’additifs alimentaires ou encore de l’utilisation d’ustensiles et contenants en contact avec les aliments (poêles, poêles adhésives endommagées, casseroles, boîtes de conserve, feuilles d’aluminium ménager). Si l’eau potable ne représente qu’une source mineure d’exposition, certains médicaments et produits produits d’hygiène tels les déodorants ou anti-transpirants contribuent à une exposition supplémentaire. Doit-on éviter les déodorants aux sels d’aluminium ?

Des taux élevés d’aluminium ont un effet néfaste sur la santé

Si l’homme n’absorbait l’aluminium qu’à travers son alimentation, cela ne serait pas trop problématique. Mais quand l’aluminium très mal assimilé est présent en grande quantité, seule une faible partie absorbée par l’organisme sera rejetée, il s’accumule alors dans les tissus et devient toxique pour la santé.

L’aluminium est classé comme un composant neurotoxique lié à des maladies osseuses, hématologiques ou cardiaques. L’aluminium et les sels d’aluminium sont également soupçonnés d’être à l’origine de la maladie d’Alzheimer ou de cancer du sein.

A partir de quelle quantité l’aluminium représente-il un danger ?

Les autorités européennes pour la sécurité alimentaire (EFSA) ont défini un taux d’absorption hebdomadaire maximale tolérable (TWI) de 1 mg d’aluminium par kilogramme de poids.

Or cette quantité hebdomadaire maximale d’absorption tolérable serait sans doute déjà atteinte par le seul biais de l’alimentation pour une partie de la population. Le taux maximal pourrait déjà être dépassé, voire largement avec l’utilisation permanente de cosmétiques contenant des composants d’aluminium et provoquer un effet d’accumulation dans le corps. Les personnes qui utilisent des anti-transpirants à base d’aluminium s’exposent donc à des risques plus élevés.

D’où proviennent les mauvaises odeurs ?

La sueur est inodore mais constitue un aliment pour les bactéries microscopiques présentes sur la peau qui en la consommant produisent des composés chimiques malodorants.

Les anti-transpirants sont à la tête des produits controversés contenant de l’aluminium

Les déodorants masquent l’odeur de la transpiration, les anti-transpirants (aussi appelés antiperspirants ou antisudoraux) régulent la sécrétion de sueur et préviennent les mauvaises odeurs.

Les complexes aluminium-chlore (Aluminium Chloride, Aluminium Chlorhydrate) empêchent l’élimination de la sueur en bouchant les pores et peuvent provoquer des réactions inflammatoires et endommager les glandes sudoripares.

Ces anti-transpirants contiennent de l’aluminium soluble dans l’eau sous forme de sels en très grande quantité. Des taux de 20 % sont tout à fait habituels qui correspondraient à un taux d’aluminium d’environ 5 %. Or ces déodorants sont utilisés par beaucoup de personnes au quotidien, parfois même appliqués plusieurs fois par jour.

Personne ne sait vraiment quelle quantité d’aluminium se retrouve finalement dans le corps, suite à l’utilisation de ces déodorants. Par contre, quand la peau est abîmée car fraîchement rasée, beaucoup plus d’aluminium s’accumule dans les tissus.

Les anti-transpirants aux sels d’aluminium en spray encore plus problématiques 

Quand on utilise un anti-transpirant en version spray, on l’applique sur une surface plus large et on en respire les particules ce qui pose nettement plus de problème qu’en version stick.

Identifier les composants à base d’aluminium dans la liste INCI 

  • Aluminum Chloride
  • Aluminum Chlorhydrate
  • Aluminum Chlorhydrex
  • Aluminum Chlorohydrex PG
  • Aluminum Sesquichlorohydrate
  • Aluminum Zirconium Trichlorohydrex GLY

En cosmétique naturelle et bio certifiée, ces composants d’aluminium de synthèse ne sont pas autorisés.

Les déodorants à base de pierre d’alun sont-ils acceptables ?

Les produits cosmétiques à base d’alun sont autorisés en cosmétique bio. Utiliser une pierre d’alun bio serait idéal, à ses propriétés déodorantes s’ajoutent ses vertus cicatrisantes bien utiles pour soulager les coupures dues au rasage.

Acheter une pierre d’Alun naturelle serait une possibilité dans la mesure d’être assuré d’être en présence d’une véritable pierre d’Alun naturelle et non d’une synthétique.

Cependant, si l’alun est mieux toléré par la peau que les sels d’aluminium, en l’absence d’études concernant son absorption, on peut supposer que ces sels se comportent de manière similaire aux sels d’aluminium et qu’ils franchiraient la barrière cutanée. Ainsi, se pose toujours le problème d’accumulation dans l’organisme.

Les désignations INCI suivantes désignent les composants d’alun :

  • Potassium Alum
  • Ammonium Alum

Les conseils de Sophie concernant les déodorants


Appliquer le principe de précaution en évitant les déodorants aux sels d’aluminium est d’autant plus facile qu’il existe une multitude d’autres déodorants notamment en cosmétique naturelle et bio et qu’il est très facile de fabriquer soi-même un déodorant ne contenant pas d’actifs problématiques.

Avez-vous repéré des sels d’aluminium dans vos sticks ou sprays déodorant ?

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